Dans l’univers de la course à pied, la performance est souvent résumée à un seul indicateur : la vitesse maximale aérobie, ou VMA. Pourtant, cette donnée, si utile soit-elle, ne dit pas tout de la capacité d’un athlète à tenir la distance. Un autre paramètre, plus discret mais tout aussi fondamental, permet d’évaluer la résistance à la fatigue et la capacité à maintenir un effort intense sur la durée. Il s’agit de l’indice d’endurance, une clé de lecture essentielle pour tout coureur de fond souhaitant progresser et mieux comprendre le fonctionnement de son propre moteur.
Table des matières
Qu’est-ce que l’indice d’endurance ?
Une définition de la résistance à la fatigue
L’indice d’endurance (IE) est une valeur qui quantifie la capacité d’un coureur à soutenir un pourcentage élevé de sa vitesse maximale aérobie (VMA) sur une longue période. Concrètement, il mesure la décroissance de la vitesse à mesure que la distance de course s’allonge. Un bon indice d’endurance signifie que l’athlète est très résistant à la fatigue et qu’il perd peu de vitesse sur des épreuves longues comme le semi-marathon ou le marathon. C’est en quelque sorte le reflet de l’efficience du métabolisme énergétique et de la robustesse musculaire et mentale du coureur.
La distinction fondamentale avec la VMA
Il est crucial de ne pas confondre l’indice d’endurance avec la VMA. La VMA représente la vitesse de course maximale à laquelle un athlète atteint sa consommation maximale d’oxygène (VO2 max). C’est un indicateur de la « puissance » du moteur. L’indice d’endurance, lui, est un indicateur de son « autonomie ». Deux coureurs peuvent avoir une VMA identique de 18 km/h, mais des performances radicalement différentes sur un marathon. Celui qui possède le meilleur indice d’endurance sera capable de courir à 80 % de sa VMA, tandis que l’autre devra se contenter de 70 %, ce qui se traduira par un écart de plusieurs dizaines de minutes sur la ligne d’arrivée.
Comprendre l’échelle de l’indice
L’indice d’endurance est généralement exprimé par une valeur négative. Plus cette valeur est proche de zéro, meilleure est l’endurance. Un athlète d’élite peut présenter un indice autour de -4, tandis qu’un coureur débutant ou peu endurant se situera plutôt autour de -10 ou -12. Cet indicateur n’est pas une mesure directe que l’on peut lire sur une montre, mais le résultat d’un calcul qui met en perspective la VMA et les performances réelles en compétition.
L’analyse de cet indice permet de dresser un profil précis du coureur et de comprendre où se situent ses marges de progression, que ce soit sur le plan de la vitesse pure ou de la capacité à la soutenir.
Les paramètres de calcul de l’indice d’endurance
Les données indispensables à la collecte
Pour calculer son indice d’endurance, un coureur doit disposer de deux informations fondamentales et fiables. Premièrement, une valeur précise de sa Vitesse Maximale Aérobie, généralement obtenue via un test d’effort en laboratoire ou un test de terrain reconnu comme le VAMEVAL ou le test demi-Cooper. Deuxièmement, il a besoin d’au moins une, et idéalement deux, performances chronométriques récentes sur des courses officielles, par exemple un 10 km et un semi-marathon. La précision de ces données est primordiale pour que le calcul de l’IE soit pertinent. La plupart des coureurs utilisent aujourd’hui une montre GPS pour enregistrer leurs performances avec exactitude.
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La formule mathématique décryptée
Le calcul de l’indice d’endurance repose sur une formule logarithmique qui met en relation le pourcentage de VMA maintenu pendant une course et la durée de cette même course. Bien que son apparence puisse sembler complexe, son principe est logique : elle évalue l’érosion de la performance avec le temps. La formule la plus connue est celle développée par le physiologiste de l’exercice Georges Gacon : IE = (Vitesse de course / VMA – 1) / ln(temps de course / 7). Le chiffre 7 correspond à une durée théorique de maintien de la VMA en minutes. Le résultat obtenu est un coefficient qui illustre la pente de la baisse de vitesse.
Tableau comparatif des profils de coureurs
L’indice d’endurance permet de catégoriser les profils de coureurs et d’orienter leur entraînement. Un tableau simple peut illustrer comment deux athlètes avec la même VMA peuvent avoir des prédispositions très différentes.
| Profil du coureur | VMA | Indice d’Endurance | Point fort | Axe de travail prioritaire |
|---|---|---|---|---|
| Coureur « rapide » | 18 km/h | -10 | Vitesse sur courte distance | Endurance fondamentale, sorties longues |
| Coureur « endurant » | 18 km/h | -5 | Maintien de l’allure | Travail de VMA, séances de vitesse |
Connaître les chiffres et la formule est une chose, mais comprendre leur véritable utilité pour structurer ses semaines d’entraînement en est une autre, tout aussi importante.
L’intérêt de l’indice d’endurance pour l’entraînement
Diagnostiquer son profil pour mieux s’entraîner
L’avantage majeur de l’indice d’endurance est sa capacité à fournir un diagnostic précis. Il agit comme un révélateur des forces et des faiblesses d’un coureur. Un indice faible (par exemple, -11) associé à une bonne VMA indique clairement un manque de « caisse », une incapacité à exploiter son potentiel de vitesse sur la durée. Inversement, un excellent indice (proche de -5) avec une VMA modeste suggère que le coureur est très résistant mais manque de vitesse de base. Cette analyse permet de sortir des plans d’entraînement génériques pour construire un programme sur mesure, qui cible spécifiquement le secteur le plus limitant.
Définir des allures d’entraînement pertinentes
Grâce à l’indice d’endurance, il devient possible de définir des allures de travail beaucoup plus fines et personnalisées. Au lieu de se baser uniquement sur des pourcentages fixes de VMA, le coureur peut ajuster ses vitesses cibles pour les sorties longues, les séances au seuil ou le fractionné long. Par exemple, un coureur avec un bon IE pourra travailler ses allures semi-marathon et marathon à des pourcentages de VMA plus élevés qu’un coureur moins endurant, rendant chaque séance plus efficace et plus spécifique à l’objectif visé.
Prédire ses performances et fixer des objectifs réalistes
L’un des usages les plus appréciés de l’indice d’endurance est sa fonction prédictive. En se basant sur la VMA et l’IE, des calculateurs peuvent estimer avec une bonne fiabilité les chronomètres potentiels sur différentes distances, du 5 km au marathon. Cet outil est extrêmement précieux pour fixer des objectifs de course à la fois ambitieux et réalisables, évitant ainsi les départs trop rapides menant à l’échec ou les courses en sous-régime par manque de confiance. Il permet d’élaborer une stratégie de course cohérente avec ses capacités réelles.
Une fois le diagnostic posé et les objectifs fixés, la question centrale devient alors de savoir comment, concrètement, faire évoluer positivement cet indice.
Comment développer son indice d’endurance
La pierre angulaire : les sorties longues
Pour améliorer sa capacité à courir longtemps, il n’y a pas de secret : il faut courir longtemps. Les sorties longues, effectuées à une allure modérée (généralement entre 65 % et 75 % de la fréquence cardiaque maximale), sont le pilier de l’amélioration de l’indice d’endurance. Elles provoquent des adaptations physiologiques profondes :
- Amélioration du métabolisme des graisses : le corps apprend à utiliser les lipides comme source d’énergie, préservant ainsi les stocks de glycogène.
- Augmentation de la densité des capillaires sanguins : une meilleure irrigation des muscles pour un meilleur apport en oxygène.
- Développement des mitochondries : les « centrales énergétiques » des cellules deviennent plus nombreuses et plus efficaces.
Le travail au seuil pour repousser ses limites
L’entraînement au seuil anaérobie, souvent appelé « tempo run », est une autre méthode redoutable pour booster son indice d’endurance. Il s’agit de courir à une allure soutenue mais contrôlée (environ 85-90 % de la FCM) pendant des fractions de temps prolongées (de 15 à 40 minutes). Ce type de séance habitue l’organisme à mieux recycler l’acide lactique, le principal responsable de la fatigue musculaire à haute intensité. En repoussant ce seuil, le coureur devient capable de maintenir une vitesse plus élevée avant de ressentir les effets de la fatigue.
Le fractionné long pour la résistance spécifique
Contrairement au fractionné court qui vise principalement le développement de la VMA, le fractionné long est spécifiquement conçu pour améliorer l’endurance. Il consiste à enchaîner des répétitions sur des distances allant de 1000 à 5000 mètres, à des allures proches de celles de la compétition (entre 80 % et 90 % de la VMA). Ces séances sont exigeantes mais permettent de simuler les conditions de course et d’habituer le corps et l’esprit à maintenir un effort intense sur la durée.
Ces différentes méthodes doivent bien sûr être adaptées en fonction du niveau et de l’expérience de chaque coureur pour garantir une progression constante et sans blessure.
Les niveaux d’entraînement pour améliorer son endurance
Le programme pour le coureur débutant
Pour un coureur qui débute, l’objectif premier n’est pas la performance mais la régularité. L’amélioration de l’indice d’endurance passera avant tout par la construction d’une base solide. Le programme doit se concentrer sur l’endurance fondamentale, avec deux à trois sorties par semaine à une allure très confortable, où la conversation reste possible. Une de ces sorties sera progressivement allongée pour devenir la sortie longue hebdomadaire. L’introduction de la vitesse se fera bien plus tard. Le plus important à ce stade est de permettre au corps de s’adapter en douceur à la contrainte de la course, avec un équipement adéquat.
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L’approche pour le coureur intermédiaire
Le coureur intermédiaire, qui a déjà une bonne base d’endurance, peut commencer à intégrer des séances plus qualitatives pour faire progresser son IE. Son plan d’entraînement hebdomadaire pourrait s’articuler autour de trois types de séances clés :
- Une sortie longue, en augmentant progressivement la durée.
- Une séance de travail au seuil, par exemple 2 x 15 minutes à allure semi-marathon.
- Une séance de fractionné long, comme 6 x 800 mètres à allure 10 km.
La variété des allures est essentielle pour stimuler différentes filières énergétiques et continuer à progresser.
La stratégie pour le coureur avancé
Le coureur avancé ou expert cherche à optimiser chaque détail. L’amélioration de son indice d’endurance, déjà bon, demande une planification très fine. L’entraînement sera periodisé, avec des cycles de travail spécifiques. Le volume kilométrique sera plus important, et les séances de qualité plus complexes, intégrant par exemple des variations d’allure au sein même des sorties longues (allure marathon, allure semi) ou des séances de seuil avec des fractions plus longues et une récupération plus courte. La nutrition, l’hydratation et la récupération deviennent des paramètres aussi importants que l’entraînement lui-même.
En fin de compte, que l’on soit débutant ou confirmé, l’objectif reste le même : utiliser ces stratégies pour traduire les progrès à l’entraînement en une meilleure performance le jour de la course.
Courir plus vite et plus longtemps grâce à l’indice d’endurance

L’équation gagnante : VMA et IE
La performance en course de fond n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une équation où la VMA et l’indice d’endurance sont les deux variables principales. Travailler exclusivement sa vitesse sans se soucier de l’endurance mène à un effondrement sur les longues distances. À l’inverse, se contenter de courir lentement sans jamais solliciter son moteur empêche d’atteindre son plein potentiel. Le succès réside dans l’équilibre : augmenter la puissance de son moteur (VMA) tout en améliorant son autonomie (IE). C’est cette double progression qui permet de courir à la fois plus vite et plus longtemps, et de voir ses chronomètres chuter de manière spectaculaire.
Une meilleure gestion de course
Connaître son indice d’endurance transforme radicalement l’approche de la compétition. Fini le départ au jugé ou basé sur les sensations du jour. Le coureur peut définir une stratégie de course précise et un plan de marche réaliste. Il sait quelle allure il peut raisonnablement tenir sans risquer d’exploser avant la ligne d’arrivée. Cette connaissance apporte une immense confiance en soi et permet de gérer son effort de manière beaucoup plus sereine et efficace, notamment dans les moments difficiles que l’on rencontre inévitablement sur un marathon.
Un indicateur de progrès tangible
Enfin, l’indice d’endurance est un formidable outil de motivation. Alors que la VMA peut stagner après plusieurs années de pratique, l’IE peut continuer à s’améliorer pendant très longtemps. Le recalculer tous les trois ou quatre mois, après un cycle d’entraînement, permet de matérialiser les progrès accomplis. Voir son indice passer de -9 à -7 est une preuve concrète que le travail paie et que la capacité à résister à la fatigue s’est améliorée, une victoire en soi qui encourage à poursuivre ses efforts.
L’indice d’endurance est bien plus qu’un simple chiffre ; c’est une boussole qui guide le coureur de fond vers une meilleure connaissance de soi et une performance optimisée. Il rappelle que pour conquérir la distance, la vitesse pure ne suffit pas et que la vertu la plus importante reste la capacité à durer. En intégrant cette donnée à leur réflexion, les athlètes de tous niveaux peuvent débloquer de nouveaux paliers de performance et redécouvrir le plaisir de repousser leurs propres limites.




