Le trail running, discipline d’endurance par excellence, pousse l’organisme dans ses retranchements. Si l’entraînement des jambes et du cœur est une évidence, celui de l’estomac est trop souvent négligé. Pourtant, sur les sentiers escarpés et les longues distances, une stratégie nutritionnelle inadaptée est la première cause d’abandon. L’enjeu n’est pas seulement de consommer des calories, mais de le faire intelligemment. La diversification de son alimentation devient alors une composante non négociable de la performance, un pilier aussi fondamental que le choix de ses chaussures ou la planification de ses sorties.
Table des matières
Les bases de la nutrition en trail running
Avant de parler de diversité, il est essentiel de maîtriser les fondamentaux. La nutrition en trail repose sur un équilibre savant entre les macronutriments et une hydratation sans faille, qui constituent le carburant et le liquide de refroidissement du moteur humain.
Les macronutriments essentiels du traileur
L’énergie du coureur provient principalement de trois sources. Les glucides sont le carburant de choix pour l’effort intense et de courte à moyenne durée. Les lipides, ou graisses, prennent le relais pour les efforts longs et de plus faible intensité, représentant une réserve d’énergie quasi inépuisable. Enfin, les protéines, bien que source d’énergie mineure pendant l’effort, sont cruciales pour la réparation des fibres musculaires endommagées et la reconstruction post-effort.
| Macronutriment | Rôle principal pendant l’effort | Sources alimentaires variées |
|---|---|---|
| Glucides | Énergie rapide et principale | Pâtes, riz, pommes de terre, fruits, gels énergétiques, barres de céréales |
| Lipides | Énergie pour l’ultra-endurance | Oléagineux (amandes, noix), huiles végétales, avocat, poissons gras |
| Protéines | Réparation musculaire | Viandes blanches, œufs, légumineuses, produits laitiers, poudres protéinées |
L’hydratation : le pilier oublié
Une perte hydrique de seulement 2 % du poids corporel peut entraîner une baisse de performance de près de 20 %. L’hydratation ne se résume pas à boire de l’eau. Lors d’un effort prolongé, la transpiration évacue des minéraux essentiels appelés électrolytes, comme le sodium, le potassium et le magnésium. Leur perte doit être compensée pour éviter les crampes, l’hyponatrémie et la déshydratation sévère. Il est donc primordial de s’équiper d’un système d’hydratation efficace, comme un gilet avec des flasques ou une poche à eau, et d’alterner entre l’eau pure et les boissons d’effort enrichies en électrolytes.
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Comprendre ces bases est la première étape. Cependant, se contenter de consommer toujours les mêmes sources d’énergie, même si elles sont adaptées, expose le coureur à des difficultés inattendues qui peuvent compromettre une course entière.
Pourquoi la diversité alimentaire est cruciale

La monotonie est l’ennemi du traileur. Sur des épreuves qui durent parfois plus de 24 heures, la capacité à continuer de s’alimenter correctement devient un véritable défi. La diversification est la réponse stratégique à plusieurs problèmes majeurs rencontrés en ultra-endurance.
Prévenir la lassitude gustative
Imaginez consommer le même gel énergétique au goût sucré toutes les 30 minutes pendant 10 heures. Rapidement, un phénomène de rejet s’installe. Le cerveau, par écœurement, refuse l’aliment, même si le corps en a désespérément besoin. Cette lassitude gustative mène inévitablement à une sous-alimentation, puis à l’hypoglycémie et à l’épuisement. Varier les saveurs (sucré, salé), les textures (liquide, semi-solide, solide) et les types d’aliments permet de tromper le palais et de maintenir un apport énergétique constant.
Un apport complet en micronutriments
Une alimentation variée garantit un spectre plus large de vitamines et minéraux. Ces micronutriments, bien que nécessaires en petites quantités, jouent des rôles vitaux :
- Le magnésium participe à la contraction musculaire et prévient les crampes.
- Le fer est indispensable au transport de l’oxygène dans le sang.
- Les vitamines du groupe B sont essentielles au métabolisme énergétique.
- Le potassium et le sodium régulent l’équilibre hydrique.
Se cantonner à quelques produits industriels, même enrichis, risque de créer des carences qui se manifesteront par une fatigue prématurée ou des crampes à répétition.
Optimiser la digestion et éviter les troubles gastro-intestinaux
Les troubles digestifs sont une cause majeure d’abandon en trail. Le système digestif, mis à rude épreuve par la réduction du flux sanguin et les chocs répétés, peut être facilement irrité. En alternant les sources de glucides (par exemple, maltodextrine, fructose, glucose), on utilise différentes voies d’absorption intestinale, ce qui limite la saturation et améliore l’assimilation. Intégrer des aliments simples et naturels comme des morceaux de banane, des compotes ou des purées de pommes de terre peut également apaiser un estomac fatigué par les produits transformés.
Cette nécessité de varier son alimentation n’est pas statique ; elle doit être modulée avec finesse en fonction des objectifs et du calendrier de l’athlète.
Adapter sa nutrition en fonction des phases de l’entraînement
La nutrition d’un traileur n’est pas la même lors d’une semaine de récupération légère, d’une phase de charge intense ou le jour de la compétition. Adapter son régime alimentaire à ces différentes périodes est la clé pour arriver sur la ligne de départ dans des conditions optimales.
L’alimentation au quotidien : construire les fondations
En dehors des pics de préparation, l’alimentation doit être saine, équilibrée et diversifiée. C’est le moment de construire des réserves solides et d’habituer son corps à une large palette d’aliments. L’accent doit être mis sur les aliments complets : fruits et légumes pour les vitamines et les fibres, céréales complètes pour l’énergie durable, et sources de protéines maigres pour la reconstruction musculaire. C’est une phase d’éducation nutritionnelle continue.
La semaine précédant la course : la surcompensation glucidique
Les quelques jours avant un objectif majeur sont souvent consacrés à la surcompensation en glycogène. Cette stratégie vise à remplir au maximum les réserves de sucre dans les muscles et le foie. Contrairement à l’idée reçue du « plat de pâtes » la veille, il s’agit d’augmenter progressivement la part des glucides dans son alimentation trois à quatre jours avant l’épreuve, tout en diminuant le volume d’entraînement. Là encore, la variété est de mise : quinoa, patates douces, riz basmati et pain complet sont d’excellentes options pour éviter la monotonie et assurer un apport complet.
Le jour J : la gestion de l’effort
Le jour de la course, la stratégie doit être rodée et précise. Le dernier repas, pris environ 3 heures avant le départ, doit être riche en glucides et pauvre en fibres et en graisses pour faciliter la digestion. Pendant la course, l’apport doit être régulier. Une bonne pratique consiste à consommer entre 30 et 90 grammes de glucides par heure, selon la durée de l’effort et la tolérance individuelle. C’est ici que la diversité prend tout son sens, en alternant gels, boissons, barres énergétiques et aliments solides.
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Savoir quoi manger et quand est une chose, mais l’appliquer concrètement sur le terrain en est une autre. Il est donc crucial de développer des stratégies pragmatiques pour gérer cette diversité en pleine action.
Stratégies pour une alimentation variée durant un trail

La théorie nutritionnelle doit se traduire par un plan d’action simple et efficace le jour de la course. Une bonne organisation logistique est indispensable pour mettre en œuvre une alimentation diversifiée sans perdre de temps ni d’énergie.
L’art de mixer les textures et les saveurs
La clé est l’alternance. Préparez votre gilet de trail en organisant vos aliments. Par exemple :
- Première heure : Un gel liquide pour un apport rapide.
- Deuxième heure : Une barre de céréales ou une pâte de fruits pour une texture plus solide et une diffusion d’énergie plus lente.
- Troisième heure : Une pause salée avec quelques crackers, un morceau de fromage ou une soupe chaude sur un ravitaillement.
Cette rotation permet non seulement de varier les plaisirs mais aussi de solliciter différemment le système digestif. Pensez à emporter des compotes en gourde refermable, faciles à consommer et douces pour l’estomac.
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Planifier ses ravitaillements et ses « drop bags »
Ne comptez pas uniquement sur les ravitaillements officiels, dont l’offre peut être limitée ou ne pas correspondre à vos besoins. Emportez avec vous une base d’aliments que vous avez testés et approuvés. Pour les ultras, utilisez les drop bags (sacs de délestage) pour y déposer des aliments spécifiques : un petit sandwich, une portion de riz, ou vos barres énergétiques préférées. Cette planification vous assure une autonomie et une variété que les seuls points d’aide ne peuvent garantir.
L’importance cruciale de tester à l’entraînement
La règle d’or en trail est : ne jamais rien tester de nouveau le jour de la course. Chaque sortie longue doit être une répétition générale de votre stratégie nutritionnelle. Testez différents produits, différentes saveurs, et notez ce qui fonctionne pour vous et à quel moment de l’effort. C’est le seul moyen d’identifier les aliments qui vous donnent de l’énergie sans causer de troubles digestifs et de construire un plan de nutrition personnalisé et infaillible.
Parfois, l’alimentation seule ne suffit pas à couvrir tous les besoins, surtout sur des formats extrêmes. C’est là que la question des compléments alimentaires se pose.
Compléments alimentaires : alliés ou ennemis ?
Le marché des compléments alimentaires pour sportifs est florissant, promettant endurance accrue, récupération accélérée et performance décuplée. Pour le traileur, ils peuvent être des outils précieux, à condition de les utiliser à bon escient et de ne pas les considérer comme une solution miracle.
Les compléments pour la performance et la récupération
Certains compléments ont une efficacité prouvée. Les BCAA (acides aminés à chaîne ramifiée) peuvent aider à réduire la fatigue musculaire et les courbatures. La caféine, consommée avec modération, est un stimulant reconnu qui améliore la vigilance et diminue la perception de l’effort. Les poudres de protéines (whey, caséine ou alternatives végétales) sont d’excellents alliés pour optimiser la fenêtre métabolique post-effort et accélérer la reconstruction musculaire. Elles se préparent facilement dans un shaker.
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Les risques et les précautions à prendre
Un complément reste un produit transformé qui peut, chez certaines personnes, provoquer des troubles digestifs. Une surconsommation peut être contre-productive, voire dangereuse. Il est impératif de choisir des produits de qualité, portant des labels anti-dopage (comme la norme AFNOR ou le label « Informed-Sport ») pour garantir leur sécurité. L’avis d’un médecin du sport ou d’un nutritionniste est recommandé avant d’intégrer de nouveaux compléments à sa routine.
Quand sont-ils réellement nécessaires ?
Pour la majorité des traileurs évoluant sur des distances courtes à moyennes (jusqu’au marathon), une alimentation variée et bien pensée est largement suffisante. Les compléments deviennent pertinents pour les athlètes visant des ultra-trails, où les besoins de l’organisme sont extrêmes et difficiles à combler uniquement par l’alimentation solide. Ils sont aussi utiles pour corriger des carences avérées (fer, vitamine D) ou pour les athlètes ayant des contraintes alimentaires spécifiques (végétariens, végétaliens).
Au-delà des produits spécifiques et des stratégies complexes, la diversification de son alimentation peut être facilitée par quelques habitudes simples à intégrer dans son quotidien.
Astuces pratiques pour diversifier son alimentation

Intégrer la variété dans son régime alimentaire ne doit pas être une contrainte. Avec un peu d’organisation et de créativité, cela peut même devenir un plaisir qui contribue au bien-être général, bien au-delà de la simple performance sportive.
Cuisiner en grande quantité (batch cooking)
Consacrez quelques heures le week-end à préparer vos propres en-cas pour la semaine et les sorties longues. Des energy balls maison à base de dattes et d’oléagineux, des barres de céréales personnalisées, des mini-cakes salés ou des portions de purée de patate douce se conservent facilement. Cela vous garantit des produits sains, dont vous maîtrisez la composition, et une alternative économique aux produits industriels.
Explorer les alternatives aux produits classiques
Sortez des sentiers battus des gels et des barres. Le trail running est un retour à la nature, et votre alimentation peut l’être aussi. Pensez à :
- Des petits sachets de noix de cajou salées ou d’amandes.
- Des morceaux de fruits séchés comme des abricots ou des figues.
- Des mini sandwichs au pain de mie avec du jambon ou du houmous.
- Des fioles remplies de soupe miso ou de bouillon de poule pour les courses par temps froid.
Ces aliments « réels » apportent un réconfort psychologique non négligeable pendant les moments difficiles d’une course.
Tenir un carnet de bord nutritionnel
Tout comme vous notez vos entraînements, notez ce que vous mangez avant, pendant et après vos sorties longues. Précisez les quantités, le timing, et surtout, vos sensations : niveau d’énergie, confort digestif, apparition de crampes. Ce suivi rigoureux vous permettra d’analyser ce qui fonctionne le mieux pour votre organisme et d’affiner votre stratégie au fil du temps pour la rendre quasi parfaite.
Finalement, la nutrition en trail est une discipline à part entière. La performance sur les sentiers se construit assiette après assiette, gorgée après gorgée. En faisant de la diversité alimentaire un principe directeur, le coureur ne se contente pas de fournir du carburant à ses muscles ; il nourrit sa durabilité, sa santé et son plaisir de courir. Maîtriser son alimentation, c’est se donner les moyens de repousser ses limites et de transformer chaque course en une expérience réussie, de la ligne de départ jusqu’à l’arrivée.




